
Jérémy Stravius : un ambassadeur en or
7 juillet 2025

Ancien champion olympique et champion du monde de natation, Jérémy Stravius a passé onze ans en équipe de France. Il est retraité sportif depuis 2020 et gérant d'un bar dans le centre d'Amiens.
Pourquoi être ambassadeur des EuroGames ?
Jérémy Stravius : J'ai décidé d'être ambassadeur pour les Eurogames parce que je me suis un peu engagé depuis qu'on a participé à un doc avec Jérémy Clamy-Edroux pour mettre en avant la communauté LGBT ("Faut qu'on parle" diffusé sur Canal+). J'avais dans l'idée d'apporter mon soutien aux jeunes qui avaient besoin d'aide et de ne pas être laissés de côté par le monde sportif. Je suis hyper fier de pouvoir être quelqu'un qui apporte un plus pour des personnes en difficulté de par leur orientation sexuelle.
En quoi cet événement est-il différent d'une compétition classique ?
Je pense que qu'il y a tout ce côté un peu fun des EuroGames. Certes on est pris par l'enjeu de la compétition, parce que ça reste une compétition sportive, mais il y a aussi justement tout le soutien, toute l'entraide qu'il y a autour, toute cette envie de partage qu'on va retrouver tout le long de la manifestation. J'ai envie de dire que oui, les EuroGames, ça va être une explosion de couleurs, de résultats sportifs et d'émotions.
Est-ce qu’un coming out peut encore flinguer une carrière dans le sport ?
Alors un coming out, ça peut flinguer une carrière, je suis d'accord, mais ça dépendra aussi de la personne, et ça dépend du sport. Aujourd'hui le sujet n'est pas encore respecté par tout le monde. Imaginons qu'un footballeur de l'équipe de France fait ouvertement son coming out : je pense que dans son club, les choses vont changer et pas forcément du côté positif.
Qu’est-ce que vous avez entendu de plus violent ou marquant pendant votre parcours ?
Alors moi je n'ai jamais été victime d'homophobie ou de violence, etc. J'ai toujours bien vécu mon orientation sexuelle. Donc je n'ai pas vraiment vécu de situation assez complexe. Mes amis en revanche, certains de mes amis, oui. Et là c'était beaucoup plus compliqué à gérer au niveau sportif car le mental en prend un coup.
Que signifie l’inclusion dans le sport pour vous ?
Pour moi ça représente la diversité et ça donne l'opportunité à des sportifs de vivre leur passion. C'est donner l'opportunité à tout le monde de rêver, d'évoluer, d'être un grand champion. Et s'il n'y avait pas ça ? Je pense qu'on passerait à côté d'énormément de champions. Et ça, c'est quand même triste. Aujourd'hui, on est en 2025 et certains sportifs sont obligés de stopper tout ça parce que justement ils font partie de cette communauté. C'est quand même assez désolant. Et du coup, je me suis engagé à les aider, à les écouter, à donner un petit peu mon expérience et à transmettre un petit peu cette inclusion dans le sport.
Vous avez un souvenir ou une anecdote liée à Lyon ? Un attachement particulier à cette ville ?
Alors j'ai été longtemps, longtemps supporter lyonnais, même si je n'ai jamais fréquenté les stades de foot. C'est fou parce que je connaissais tous les joueurs et j'étais supporter via la radio... avec Eugène Saccomano aux commentaires ! J'avais une idole, c'était Sidney Govou. On s'échange quelques messages aujourd'hui via les réseaux et je lui ai dis que justement je venais à Lyon et que si jamais on pouvait se rencontrer, ça serait cool... Donc j'adore vraiment l'équipe lyonnaise, mais plutôt celle des années 2000. Si je pouvais croiser un ancien joueur de l'OL, ce serait vraiment fun !
Événement
Du 23 au 26 juillet, Lyon accueille les EuroGames, compétition sportive européenne dédiée à la communauté LGBTI+ et ouverte au grand public.