Citoyenneté d'honneur de la Ville de Lyon 2025

International

16 décembre 2025

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Six personnalités engagées en faveur des droits humains mises à l'honneur.

Contenu

Dans la continuité de son héritage humaniste et en lien avec les acteurs engagés de son territoire, la Ville de Lyon mène plusieurs initiatives en faveur des droits humains.

Dans le cadre de la Journée internationale des droits humains, elle décerne notamment la Citoyenneté d’honneur à des défenseuses et défenseurs des droits humains, en reconnaissance de leur courage et de leur engagement pour la protection et la promotion des droits humains, des libertés fondamentales et des valeurs de paix, d’État de droit et de solidarité. L’opportunité de faire connaître leurs situations et leurs combats, parfois menés au péril de leur vie, en faveur de causes justes et universelles.

 

Le samedi 13 décembre, le Maire de Lyon a élevé au rang de Citoyennes et Citoyes d’honneur une nouvelle promotion de six personnalités

Rukiye Leyla Süren est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, et assure la défense de familles de victimes de féminicides au sein de l’association We Will Stop Feminicide pour lutter contre l’impunité des auteurs. Un combat nécessaire. D’après les derniers rapports publiés par l’association, une femme est tuée chaque jour en Türkiye.
Ancien député et président du Conseil consultatif des droits de l’Homme, Ibrahim Özden Kaboğlu est un fervent défenseur de l’État de droit. En raison de ses engagements pour la paix entre les communautés turque et kurde, il a fait l’objet par le passé de condamnations civiles qui l’ont notamment privé de ses droits à la retraite et à la protection sociale.

Le 21 mars 2025, une décision sans précédent rendue par la section civile du tribunal d’Istanbul a destitué le bâtonnier, la vice-bâtonnière et les dix membres du Conseil de l’Ordre, aux motifs de « propagande terroriste » et « diffusion de fausses informations ». Une enquête pénale a également été ouverte à leur encontre pour les mêmes motifs. Cette sanction fait suite à un communiqué du barreau d’Istanbul demandant l’ouverture d’une enquête indépendante après la mort en Syrie de deux journalistes kurdes, victimes supposées de tirs de drone turc en décembre 2024. La procédure de destitution à l’égard de Rukiye Leyla Süren et d’Ibrahim Özden Kaboğlu témoigne des atteintes répétées à l’égard des avocats et, plus généralement, des défenseuses et défenseurs des droits humains en Türkiye.


Né dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza, Hussam Abu Safiya est issu d’une famille qui a été déplacée de force de la ville de Hamama en 1948, lors de la création de l’État d’Israël.
Arrêté une première fois par les forces armées israéliennes en octobre 2024, grièvement blessé en novembre, Hussam Abu Safiya a également perdu un fils lors d’une frappe aérienne israélienne. Il a fait le choix de continuer à travailler et à interpeller la communauté internationale, refusant de quitter Gaza car son poste relevait selon lui d’un devoir moral et d’un acte de résistance face à la destruction systématique des infrastructures de santé palestiniennes.
Le 27 décembre 2024, l’armée israélienne a arrêté Hussam Abu Safiya, ainsi que des dizaines de membres du personnel médical du centre. Elle a accusé l’établissement d’être un centre de commandement du Hamas. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que l’hôpital est désormais « vide » et « hors service ». Les conditions de détention d’Hussam Abu Safiya sont « extrêmement dures et inhumaines », selon son avocate, autorisée à lui rendre visite. D’après un rapport des Nations Unies, le personnel médical arrêté par les forces israéliennes fait l’objet de « détention arbitraire, de torture et de mauvais traitements ».

Hussam Abu Safiya est l’une des figures emblématiques du système de santé de la bande de Gaza, et incarne le courage des soignants face à l’innommable.


Chef Dsta’hyl, chef héréditaire du clan Likhts’amisyu de la nation Wet’suwet’en et un défenseur du droit de l’environnement et des peuples autochtone.

Depuis plus de dix ans, Chef Dsta’hyl lutte pacifiquement contre un projet de gazoduc qui traverse son territoire et menace de le diviser en deux, entraînant des conséquences écologiques et humaines désastreuses. Le consentement préalable, libre et éclairé des représentants de la nation Wet’suwet’en n’a pas été recueilli par les autorités canadiennes avant le lancement du projet de construction, alors même que ce droit est inscrit dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et qu’il a été transposé dans le droit canadien. Le territoire des Wet’suwet’en n’a jamais été ni cédé ni vendu à la Couronne britannique. Depuis le lancement du chantier, la nation Wet’suwet’en est victime d’actes d’intimidation, de menaces, de harcèlement, de surveillance illégale, de discrimination et de violences fondées sur le genre perpétrés par les autorités canadiennes et les entreprises investies dans le projet.

Depuis plus de dix ans, Chef Dsta’hyl lutte pacifiquement contre un projet de gazoduc qui traverse son territoire et menace de le diviser en deux, entraînant des conséquences écologiques et humaines désastreuses. Le consentement préalable, libre et éclairé des représentants de la nation Wet’suwet’en n’a pas été recueilli par les autorités canadiennes avant le lancement du projet de construction, alors même que ce droit est inscrit dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et qu’il a été transposé dans le droit canadien. Le territoire des Wet’suwet’en n’a jamais été ni cédé ni vendu à la Couronne britannique. Depuis le lancement du chantier, la nation Wet’suwet’en est victime d’actes d’intimidation, de menaces, de harcèlement, de surveillance illégale, de discrimination et de violences fondées sur le genre perpétrés par les autorités canadiennes et les entreprises investies dans le projet.


Victoria Amelina, écrivaine et militante des droits humains ukrainienne (posthume).

Le 27 juin 2023, Victoria Amelina a été grièvement blessée lors d’un bombardement russe sur la ville de Kramatorsk, elle est décédée le 1er juillet à l’hôpital de Dnipro à l’âge de 37 ans.

Durant une première période de sa vie d’écrivaine, elle a publié des romans, poèmes et essais reconnus en Europe et traduits dans de nombreuses langues.

Depuis l’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie en 2022, elle avait renoncé à écrire de la fiction, se spécialisant dans la documentation des crimes de guerre par un travail de terrain mené en collaboration avec l’ONG Truth Hounds. Elle tenait son propre journal, qui interrogeait la place des femmes dans la guerre et la responsabilité des écrivains, et recueillait la voix des anonymes et des blessés. En 2024, Victoria Amelina a reçu le Prix Voltaire de l’Union internationale des éditeurs, l’un des plus importants au monde pour les écrivains en danger. Un ouvrage réunissant ses textes a été publié à titre posthume en 2025 aux éditions Flammarion sous le titre « Regarder les femmes regarder la guerre. Ukraine, journal interrompu ». En transformant l’acte d’écriture en acte de résistance, Victoria Amelina est devenue l’une des références majeures de la littérature contemporaine engagée en faveur de la liberté d’expression.


Clare Byarugaba, militante ougandaise, défenseuse des droits des personnes LGBTQIA+ au sein de l’association Chapter Four.

Clare Byarugaba lutte contre les lois répressives à l’égard des personnes LGBTQIA+ discutées et votées au Parlement ougandais. De 2012 à 2014, elle a coordonné une coalition nationale de plus de cinquante organisations dont la lutte a permis l’invalidation de plusieurs lois criminalisant l’homosexualité. Elle poursuit aujourd’hui ce combat en dirigeant un mouvement social s’opposant à un nouveau texte promulgué en 2023, qui prévoit des sanctions telles que la peine de mort en cas de relations homosexuelles consensuelles et des peines de 20 ans d’emprisonnement pour travail légitime en faveur des droits humains des personnes LGBTQIA+.

Elle a également fondé la toute première association de parents et de familles d’enfants LGBTQIA+ (PFLAG-Ouganda), qui vise à favoriser le dialogue et la réconciliation au sein des familles. Elle-même entretient des rapports tendus avec sa famille depuis la révélation de son homosexualité par un tabloïd, qui l’a contrainte à vivre cachée pendant quelques temps en raison de menaces auxquelles elle a fait face.

Clare Byarugaba est, en outre, à l’origine de la création de la toute première équipe de natation LGBTQIA+ en Afrique, qui promeut l’inclusion et la non-discrimination à travers le sport. Reconnue internationalement pour son courage et son engagement public, Clare Byarugaba est régulièrement menacée de violence et d’arrestation, dans un pays où les personnes LGBTQIA+ peuvent encore être condamnées à la peine de mort.

Colonne de droite 1

A voir

Les portraits et parcours des récipiendaires de la Citoyenneté d’honneur sont exposés sur les grilles de l’hôtel de ville.

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