
Selma Bacha (OL) : "Marquer l’histoire de ma ville"
12 Mai 2025

Elle est née puis a grandi à quelques pas du stade de Gerland, théâtre de ses premiers exploits sous le maillot de l’OL. De son enfance à la Cité Jardin (8e) jusqu’aux pelouses les plus prestigieuses d’Europe, Selma Bacha a franchi toutes les étapes avec une aisance déconcertante. À seulement 24 ans, l’internationale tricolore entend enrichir un palmarès déjà impressionnant en continuant de porter haut les couleurs de Lyon. Et ce, dès vendredi, lors de la finale du championnat de France disputée au Groupama Stadium de Décines.
Vous êtes une véritable enfant de Gerland. Quels sont vos souvenirs d’enfance les plus marquants ?
Selma Bacha : J’aimais courir, courir et… courir ! J’étais hyperactive, je le suis toujours. En grandissant à la Cité Jardin, je ne jouais qu’à des jeux de garçons. J’ai d’ailleurs débuté le foot grâce à mon frère, qui jouait lui aussi. Ma première fois au stade de Gerland, c’était un match de coupe d’Europe contre Arsenal. Je m’en souviens parfaitement car j’avais la chance d’accompagner les joueuses sur la pelouse lors de la présentation des équipes.
À quel moment avez-vous compris que le foot pouvait devenir votre métier ?
À partir de 15 ans, j’ai commencé à m’entraîner avec les pros, j’ai compris que cela pouvait devenir plus qu’un loisir. Mon début de carrière ressemble à un rêve mais comme je le répète souvent, on n’a rien sans rien. Mon travail a fait la différence. Pour autant, je considère que je n’ai encore rien accompli dans le foot. J’aimerais marquer l’histoire de mon club et de ma ville, j’ai encore un long chemin devant moi.
« Je considère que je n’ai encore rien accompli dans le foot »
En équipe de France, vous avez disputé à Lyon plusieurs matchs des JO. Que retenez-vous de cette expérience ?
Encore un rêve que j’imaginais impossible il y a quelques années. Je retiens de ces Jeux l’ambiance incroyable dans ma ville et le soutien de ma famille. Malheureusement, la compétition ne s’est pas terminée comme espéré. C’est le sport, il y a des hauts et des bas. Quand j’arrive en sélection, j’ai la même exigence qu’en club, ce qui se résume à vouloir tout gagner. Ça viendra.
Vous n’hésitez jamais à afficher haut et fort vos ambitions. Comment cette franchise est-elle perçue ?
Parfois assez mal car les gens pensent que j’ai la grosse tête. Je crois simplement en mes rêves et je n’ai pas peur de les exprimer. J’ai 24 ans, je gagne en maturité chaque saison et, oui, je veux gagner un jour le Ballon d’Or (ndlr : trophée qui récompense chaque année la meilleure joueuse du monde). C’est un objectif personnel mais le collectif passera toujours avant l’individualité.
6 championnats de France, 4 coupes d’Europe, 3 coupes de France… vous avez déjà tout gagné avec l’OL. Quelles raisons vous ont incité à prolonger votre contrat jusqu’en 2029 ?
Chaque année, l’OL vise le triplé. Le niveau d’exigence amène les joueuses à devenir de redoutables compétitrices. J’ai été approchée par certains clubs mais le projet de Lyon reste magnifique. J’ai également beaucoup de reconnaissance pour tout ce que l’OL m’a apporté. Mon histoire ici est loin d’être terminée, je suis trop attachée à cette ville et à ce club.
« Que je sois heureuse ou un peu triste, j’aime toujours me rendre sur l’esplanade de Fourvière pour admirer la ville »
En dehors du stade, quels sont vos endroits favoris à Lyon ?
Que je sois heureuse ou un peu triste, j’aime toujours me rendre sur l’esplanade de Fourvière pour admirer la ville. J’adore aussi le Vieux-Lyon et le théâtre antique. J’aime me promener dans Lyon, c’est toujours un plaisir de faire découvrir les monuments et les lieux incontournables à des amis.
Comment gérez-vous votre notoriété grandissante au sein de votre ville ?
Les gens me reconnaissent, on me demande des photos mais ça ne me dérange pas, au contraire. J’ai la tête sur les épaules. Tout va bien pour moi aujourd’hui mais je sais que je peux me retrouver sans rien du jour au lendemain. Offrir un peu de son temps pour donner du bonheur aux gens, c’est le plus important.
Crédit image : © Muriel Chaulet