Lyon, Ville historique, Ville-projet

Accroche détaillée

Dans une ville plus de deux fois millénaire, comment concilier sauvegarde du patrimoine et développement urbain ? Tel est, en ce XXIe siècle, l'enjeu auquel est confrontée la Ville de Lyon.

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Depuis 1972, année de l’adoption par l’UNESCO de la Convention du patrimoine mondial, plus d’un millier de biens culturels ou naturels ont été inscrits sur la fameuse liste. Dans un monde où la population urbaine est désormais majoritaire, les villes historiques, qui représentent le quart des sites inscrits, doivent concilier sauvegarde du patrimoine et développement. D’où la mise en place de « plans de gestion », comme celui qu’a adopté la Ville de Lyon en décembre 2013 et que détaille un ouvrage récent à télécharger ci-contre.

Longtemps, les biens inscrits à l’UNESCO ont été protégés par les outils dédiés à la protection du patrimoine. En France, plusieurs législations protègent les monuments historiques (1913), les sites classés ou inscrits (1930), les « secteurs sauvegardés » (1962), les « zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager » (1983 et 1993) ou les « aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine » (2010) ; discutée au Parlement en 2015-2016, la « loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine » pourrait aboutir à une harmonisation de ces différents dispositifs.

 

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Toutefois, avec l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de biens dont le périmètre est beaucoup plus vaste, la nécessité est apparue de compléter la « boîte à outils » réglementaire.

En 2011, par une Recommandation concernant le paysage urbain historique, l’UNESCO a incité les collectivités publiques à promouvoir la prise en compte du patrimoine dans les stratégies de développement urbain et à renforcer le dialogue entre tous les niveaux de gouvernance du territoire.

Dans un autre document intitulé Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial, l’organisation internationale a par ailleurs stipulé que chaque bien devait « avoir un plan de gestion adapté ou un autre système de gestion documenté qui devra spécifier la manière dont la valeur universelle exceptionnelle du bien devrait être préservée, de préférence par des moyens participatifs » (art.108).

C’est dire que, pour les territoires concernés, la planification devient aussi importante que les outils de protection du patrimoine, l’articulation des deux permettant d’allier protection et développement.

Pour Lyon, l’élaboration de ce plan de gestion lui a permis en décembre 2013, quinze ans tout juste après l’inscription de son site historique, de se doter, non seulement d’un instrument de planification, mais aussi d’une véritable politique du patrimoine à l’échelle de toute la ville. Dans la conception et la mise en oeuvre de ce plan, la Ville a pu bénéficier de l’expérience acquise au cours du demi-siècle écoulé, qui vit les habitant·e·s, leurs associations et les pouvoirs publics se mobiliser en faveur de la sauvegarde du patrimoine : inventaire, protection et restauration de monuments ; réhabilitation d’immeubles ; requalification des quartiers ou des espaces publics ; collecte de mémoires urbaines etc.

 

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Consciente que, pour être durablement efficace, un plan de gestion doit associer le plus étroitement possible les habitant·e·s, la Ville de Lyon, avec ses partenaires – collectivités publiques, associations, professionnel·le·s... – a mis en oeuvre une politique d’information destinée – via des réunions publiques, des expositions, des événements ou... des publications – à leur permettre de se réapproprier ce patrimoine

Tel est le sens du présent ouvrage, où le·la lecteur·rice, après un préambule sur la notion de patrimoine aujourd’hui et une rapide présentation du territoire lyonnais et de son histoire, trouvera résumés l’état des lieux de la gestion du patrimoine – acteurs, outils,enjeux – ainsi que les principales dispositions du plan de gestion – vision, gouvernance, orientations stratégiques.

Indépendamment de cet ouvrage et en complément, un plan d’action recense par ailleurs, dans le cadre du Rapport périodique adressé à l’UNESCO, les seize actions qui, pour la période 2014-2019,déclinent les six orientations stratégiques du plan de gestion. Reste, au-delà des dispositifs et procédures, une double conviction : que, dans ce XXIe siècle, un des enjeux majeurs sera l’intégration de la trace de l’histoire dans le développement durable de la ville.

Et aussi, que, pour relever ce défi, il est indispensable que les habitant·e·s ne soient pas de simples spectateur·rice·s du patrimoine, mais bien de véritables acteur·rice·s de sa sauvegarde et de sa gestion.