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- Publié le 9 avril 2021

A l'école Joseph Cornier, ouverte pour les enfants des professionnels prioritaires

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Une petite semaine s’est écoulée entre le début du 3e « confinement » et les vacances scolaires. Trois jours pendant lesquels les écoles sont restées ouvertes afin de recevoir uniquement les enfants des professionnels prioritaires. La veille des congés, l’élémentaire de l’école Joseph Cornier, à la Croix-Rousse, a reçu une dizaine d’élèves.

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Alors qu’avec cette troisième assignation à domicile, la plupart des écoliers peut faire durer la nuit un peu plus longtemps, durant toute la semaine les enfants des professionnels prioritaires ont dû continuer à se lever tôt. Un effort supplémentaire juste avant d’entamer deux semaines de vacances. Accompagnés de leurs parents, les petits, moyens et grands arrivent quelques minutes avant 8h dans la fraîcheur du jour naissant. Quelques mamans portent le masque estampillé Hospices civils de Lyon semblant attester de leur statut de soignante. Ce qui n’est pas le cas du papa de Louis, élève de CE2 : « Mon épouse et moi sommes enseignants au collège et à la faculté et nous sommes d’astreinte. Donc cet accueil à l’école est confortable pour nous. Louis a bien une grande sœur lycéenne mais elle a cours et nous ne voulions pas lui laisser la charge de son petit frère. »

A 8h10, tous les enfants sont installés dans la salle de CP de Gérard Dubard, à distance dans le respect des gestes barrière. Ils sont dix, le nombre maximum pour constituer une classe. Au-delà, il faut créer une autre classe, faire appel à un autre enseignant - volontaire - et répartir les élèves. Au programme, les apprentissages fondamentaux : français et mathématiques. De 8h à 12h et de 13h30 à 15h30, heure à laquelle les activités périscolaires prennent le relais jusqu’à 18h30. Le service de cantine reste assuré.

« Nous faisons comme les soignants »

Volontaire « par solidarité », Gérard Dubard a aujourd’hui tous les niveaux, du CP au CM2. Tandis que les plus petits apprennent quel son forment le « O » et le « U » lorsqu’ils sont liés, le plus grand, au tableau noir et à la craie, doit convertir un litre en décilitre, millilitre… Et sur le tableau numérique est projeté un exercice de français pour un des niveaux intermédiaires. D’autres élèves encore se concentrent sur des devoirs laissés par des collègues de M. Dubard. « Cela fait bientôt trente ans que je suis dans la maison, dans cette école. Finalement ici nous faisons comme les soignants : nous portons des masques, par le passé nous avions des blouses, sur nos tables nous faisons des opérations et nous soignons l’intelligence, le cœur et aussi les corps quand il y a des bobos pendant la récréation », dit-il, tout sourire.

Individualiser davantage

Présent tous les jours, le directeur de l’école élémentaire, Emmanuel Magnier, dresse le constat des traces laissées par la situation dans laquelle chacun est plongé depuis des mois : « Le confinement de l’an dernier a quand même fait du mal. L’hétérogénéité entre les élèves s’est accentuée. Nous sommes obligés d’individualiser davantage. Nous essayons de rattraper le retard avec les activités pédagogiques complémentaires (APC) et le stage de réussite. Celui-ci est consacré aux élèves ayant besoin de soutien scolaire. Il aura lieu la semaine prochaine pendant les vacances mais malheureusement en distanciel. »

Les enfants ne sont pas les seuls à pâtir du contexte. De même que dans la plupart des milieux professionnels, le travail en équipe est perturbé. « Ici, j’ai 15 classes et 19 enseignants car il y a des décharges et des temps partiels. Comme partout on ne peut pas se réunir, le travail d’équipe ne peut se faire qu’en visioconférence, c’est moins fluide qu’en présentiel. On ne peut plus déjeuner ensemble alors que c’était l’occasion d’échanger. On s’accroche, on fait de notre mieux. » En espérant que la fermeture ne perdure pas au-delà du 26 avril, date prévue pour la réouverture des écoles.

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