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Environnement
- Publié le 18 mars 2021

Patrimoine naturel à préserver

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Crédit photo : Muriel Chaulet

La Saône et le Rhône sont des écosystèmes riches et complexes en première ligne face aux effets du dérèglement climatique. Il est urgent de les protéger.

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500 km pour la Saône, 800 pour le Rhône : à l’évidence, la protection de « nos » cours d’eau ne peut être envisagé qu’à l’échelon global. Aux effets du réchauffement climatique s’ajoutent ceux des multiples activités humaines polluantes qui les bordent pour perturber leur écoulement « normal ». Ainsi, le glacier suisse du Gletsch, où le Rhône prend sa source, perd 5 à 7 m d’épaisseur chaque année et la température moyenne du fleuve a augmenté de 2°C ces dernières décennies.
« Les prévisions à 2050 annoncent un recul du plus bas niveau du Rhône (l'étiage) de 20 à 30 % », diagnostique le directeur de l’Agence de l’eau, Laurent Roy. « Lyon devrait être peu impactée car le Rhône est canalisé pour permettre la navigation, poursuit le géographe Jean-Paul Bravard. Mais la situation en Camargue risque d’être très compliquée. »
Quant à la Saône, son régime de plaine la rend très dépendante de la quantité de pluie tombée.

Favoriser les zones humides

Gestionnaire de l’essentiel du cours du Rhône, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) a déjà entrepris de rénover les lônes. Ces bras morts emblématiques des zones humides facilitent la relation entre les milieux terrestres et aquatiques ainsi que le stockage de l’eau lors des périodes sèches. « Près du quart de la longueur du fleuve a été restauré », note Élisabeth Ayrault, la présidente de la CNR.
Autre élément positif : les efforts menés depuis quelques dizaines d’années en matière d’assainissement ont permis de diminuer la présence de nombreux polluants comme l’ammoniaque (divisée par 20 en 30 ans) ou les pesticides (dont la toxicité a été réduite de moitié dans la Saône).
Tout n’est pas rose pour autant : produits de synthèse, médicaments rejetés par les agglomérations et autres PCB sont toujours là et parfois stockés dans les sédiments.

Et à Lyon ?

Quant aux effets du réchauffement climatique, les résorber réclame de protéger l’eau « à la source ». « Économiser l’eau potable, la recycler pour l’usage industriel, lutter contre l’imperméabilisation des sols pour favoriser les nappes souterraines, accentuer la renaturation des berges sont des nécessités », détaille Laurent Roy.
Une renaturation pas évidente localement, où, dans une traversée de Lyon presque entièrement minéralisée, seuls quelques havres de verdure subsistent, comme le Brétillod, à hauteur du parc de la Tête d’or. L’association Des espèces parmi’ Lyon a donc eu l’idée de recréer des zones « naturelles », grâce à son Gabodiv’, installé à la Guillotière fin 2019.

La nature reprend ses droits

« Il est constitué de gabions en métal lestés avec des galets, d’un assemblage de terres qui résistent à l’érosion, ainsi que des fagots de bois, pour recréer une mosaïque d’habitats », exposent Victorine de Lachaise et Quentin Brunelle. En un an, les résultats sont bluffants. 80 espèces animales et 70 espèces végétales ont été dénombrées sur ce segment de 60 m seulement.
« Grenouilles vertes, coléoptères typiques des bords de cours d’eau, libellules, martin-pêcheur, faucon hobereau ainsi que des castors, guettés par les curieux. Surtout, des alevins, dont, fait unique, des brochets ont été repérés ! »
Prochaine étape : multiplier ces Gabiodiv’ pour recréer une continuité biologique. Si on lui en donne l’opportunité, la nature reprend vite sa place.

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