Le Japon en duo

Les artistes
Marc Riboud
« Tokyo, 1958 »
En 1955, Marc Riboud décide de partir loin, pour fuir la France, sa famille et même Magnum. En 1958, il clôt son périple par l’Indonésie et le Japon, sujet de son premier livre. Les routes afghanes, indiennes, chinoises et japonaises lui ont appris, dit-il, « quelque chose qu’aucun maître si grand soit-il n’aurait pu m’enseigner ». L’oeuvre de Marc Riboud, malgré son incroyable diversité, reste extrêmement cohérente, parce qu’il aborde tous les sujets en gardant un continuum d’esthétique et de sensibilité qui doit beaucoup au fait qu’il n’a quasiment jamais accepté de travail de commande, ne voulant pas plaquer par avance un angle de vue sur un sujet ou un voyage. Marc Riboud a été « très très heureux de [son] séjour à Tokyo », frappé par « cet équilibre sur la corde raide que les Japonais maintiennent avec difficulté, entre cette furieuse occidentalisation et industrialisation, et l’instinct oriental qui demeure dans la vie quotidienne de chacun », ainsi que par « l’aspect chaotique d’une société livrée aux hasards du libéralisme ».
Géraldine Lay
« Quatre automnes, 2016-2019 »
Lors du premier voyage, elle photographie peu et ne comprend qu’à son retour en regardant les planches contacts ce que le Japon a d’étrange et d’insaisissable. Elle repart pour trois séjours de trois semaines en trois ans sans que l’étrangeté du pays disparaisse. Comme Nicolas Bouvier dans les « Chroniques japonaises », Géraldine Lay constate qu’ « autrefois comme aujourd’hui, les gens de ce pays vivaient secrètement. » Les individus photographiés semblent enchevêtrés dans les mailles d’un décor. L’artiste appréhende tout d’abord mentalement les territoires qu’elle a choisis avant de les photographier. Elle en éprouve la lumière, l’atmosphère… Imprégnation plus que repérage, elle instille une intimité au coeur de l’anonymat. Au fil de ses déplacements à pied – elle marche beaucoup - elle saisit des vies dans le mystère de leur existence quotidienne. Un regard, une expression, un objet abandonné, des contrastes, des ombres portées, des bâtiments plus ou moins abandonnés, plus ou moins graffités, des êtres en mouvements ou occupés à une pensée intérieure… les photographies de la série font voyager le spectateur dans un Japon violemment réel et pourtant insaisissable.
A noter : rencontre signature avec Géraldine Lay, en présence de son éditeur Poursuite, le jeudi 2 mars à 19h, pour son nouveau livre sur le Japon.
Infos pratiques
Du 10/09/2022 au 11/03/2023
Du mercredi au samedi, de 14h à 19h, et sur rdv en dehors de ces horaires.
Dans le cadre de
Biennale d'art contemporain

Manifesto of fragility – La 16e édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon est un temps fort de l’actualité artistique internationale.