Des couches compostables dans les crèches

Des couches zéro produits chimiques et zéro perturbateurs endocriniens

La couche compostable ressemble en tous points à une couche-bébé jetable, à la différence qu’elle est entièrement saine pour les enfants et ne comporte aucun perturbateur endocrinien. Elle est composée uniquement de matériaux naturels, biodégradables et compostables : coton, amidons, cellulose… Cette couche éco-conçue sera utilisée par 10 crèches municipales, collectée de manière séparée, puis compostée de façon industrielle.

Avec ce projet innovant, plusieurs objectifs sont visés :
- Réduire et  valoriser les déchets à échelle locale
- Diminuer l'exposition des jeunes enfants aux perturbateurs endocriniens (plastiques et produits chimiques étant présents dans les couches jetables)
- Soutenir la recherche et l'innovation dans ce domaine
- Installer la question du devenir des couches dans le débat public et contribuer à faire de la couche compostable le futur standard
- Faire évoluer la règlementation sur l'utilisation du compost produit à partir de couches compostables
- Tester l’accompagnement des professionnels du secteur pour la réussite du projet dans ce changement de comportement, en vue d’un développement futur du projet à plus grande échelle.

Ce projet débuté en novembre dans une dizaine de crèches municipales durera jusqu’en juillet 2024, avec pour volonté de pérenniser l'expérience et de l'étendre dès septembre prochain. Le projet reçoit un accueil favorable, comme en témoigne Nathalie Bigot, directrice de la crèche Weill : "Les familles sont très enthousiastes. Elles jouent le jeu et nous rapportent même les couches compostables mis la veille pour la collecte de compost". Ainsi, environ 200 000 couches industriellement compostables seront collectées et compostées durant ces 9 mois. Cela représente 30 tonnes de déchets qui seront détournés des ordures ménagères et revalorisés.

Comment fonctionne le circuit de collecte et de compost ?

Afin de mener à bien ce projet, différents partenariats ont été mis en place, du développement du produit jusqu’à l’épandage sur les terrains des agriculteurs locaux, en passant par la collecte et la valorisation des déchets.

Les entreprises Mundao et Celluloses de Brocéliande, émetteurs sur le marché de couches industriellement compostables fabriquées en France, ont développé et produit les couches écologiques, fertiles utilisées dans les 10 crèches municipales lyonnaises du projet. Les couches produites et testées par les crèches sont le résultat de plusieurs années de R&D et d’expérimentations menées par chacune des deux entreprises.

La collecte et le traitement des couches sont pris en charge par la Métropole de Lyon, qui s’est associée aux Alchimistes, entreprise de l’économie sociale et solidaire. Principalement connus pour la collecte et le compostage de déchets alimentaires, les Alchimistes, avec l’initiative des couches fertiles, travaillent également depuis plusieurs années à la création d’une filière de collecte et de compostage dédiée aux couches compostables.

La collecte est assurée plusieurs fois par semaine dans chacune des crèches par les entreprises solidaires et sociales locales Santy-Plaine-actions (Entreprise à But d’Emploi, implantée sur le territoire zéro chômeur de longue durée dans le 8ème arrondissement) et ELISE Lyon qui utilisent uniquement des modes de transport doux, tels que le vélo-remorque à assistance électrique.

Le traitement des couches compostables est divisé en deux parties : le « compostage démonstratif » sur la plateforme des Alchimistes à USIN (Vénissieux) et le « compostage industriel », qui est assuré par l’entreprise Valterra, partenaire des Alchimistes. Une fois analysé, le compost sera ensuite distribué à des agriculteurs locaux.
 

Ainsi, la Ville de Lyon et la Métropole réaliseront un premier bilan à mi-parcours du projet avec des démarches d'évaluations, d’observations et retours d'expérience. Aujourd’hui, la Métropole collecte et traite par incinération environ 18 000 tonnes de déchets de couches jetables par an. Ce sont ces 18 000 tonnes annuelles qui pourraient, à terme, ne plus être incinérées mais revalorisées grâce à ce dispositif.